Un matin, ici ou là...
2 participants
La Bouquine :: Ecriture :: Extraits
Page 1 sur 1
Un matin, ici ou là...
Matin calme, réveil lent, matin clair, doux et silencieux, au loin la masse urbaine et industrieuse s’agite, vrombissante et klaxonnante, bruyante de vie, agitée de son quotidien, excitée par ses attentes vaines ou si peu satisfaites. Ignoré d’eux je les imagine au volant de leur voiture, soliloquant dans la solitude de l’habitacle, ou massé dans les transports, pestant contre la moiteur de la foule compacte, ils sont pleins de cette frustration trépidante qui les aspire dans cette vie étroite, vide de tout et remplie de rien.
Assis au café, si occupé de moi-même, je laisse filer les minutes , j’observe attentif l’évaporation des heures. Une mouche curieuse, tout de mouvements saccadés, inspecte, nerveuse, les quelques grains de sucre qui traînent sur la table approche par mouvements vifs ce butin oubliée par l’éponge distraite du serveur.
Loin de la démocratie nerveuse, et un rien hystérique, où chacun s’agglutine avec une énergie consciencieuse, aussi vaine qu’affichée, je passe le temps, le nez en l’air, douce inexistence qui se sait hasard et se vit sanction.
Le portail de l’Eglise, largement ouvert, est comme une invite pour d’éventuels touristes ou d’improbables croyants. Hésitant sur mes certitudes, incertain sur mes doutes, ce havre de silence, ce sanctuaire de convictions, m’attire comme l’est le promeneur imprudent au bord d’une falaise, le vide tranquille et immuable est un aimant puissant pour l’esprit qui ne cherche plus. J’hésite, attirer par une éventuelle rencontre, somme toute improbable, mais, la raison aidant, peu tenter au détour d’un pilier de me heurter à moi-même, je préfère tourner en rond, confortablement assis à la terrasse du café.
Je me laisse emporter par mon imagination qui , seule en branle, me voit se lever et avancer jusqu’au majestueux bâtiment, éclatant de blancheur, traversé le parvis, m’arrêter quelques instants, à peine, devant le porche, et finalement pénétrer dans le tranquille silence des ombres passées. Je tremperai la main dans le bénitier, peut-être une génuflexion, ce sont des choses qui se font, un signe de croix aussi, le rituel a du bon. Ensuite je m’installe sur un banc, pas trop devant, peut-être au milieu, les vitraux, saluant le soleil qui émerge, baignent d’une lumière polychrome mais chichement mesurée, les traverses vides.
La terrasse est presque déserte, le café est payé, il est temps de partir, de ces instants qui ne laissent aucune empreinte, je ne garde nul souvenir, l’eau de la fontaine joue aux mouvements permanents, les bruyants clapotis couvrent le murmure des quelques discussions que peuvent avoir les rares consommateurs encore attablés. Que font-ils eux aussi perdus dans cet endroit, rien sans doute, ou pas grand-chose, à bien regarder cela ne semble pas les gêner, il y a des vides qui se contente de n’être rien, c’est partait-il un état assez courant, certains docteurs disent que cela aide à vivre.
C’est une belle matinée d’été, les tenues légères sont de sortie, chacun s’active, courant après son but, si incertain qu’il soit, ou ses obligations.
Il est temps de partir, les quelques pièces de monnaie laissées dans la coupelle rappelleront au serveur, ou à l’éventuel curieux, qu’il y a peu, à cette place, quelqu’un s’était assis, avait bu un café, un instant d’existence dont le souvenir se perdra à jamais dans la poche du serveur.
Assis au café, si occupé de moi-même, je laisse filer les minutes , j’observe attentif l’évaporation des heures. Une mouche curieuse, tout de mouvements saccadés, inspecte, nerveuse, les quelques grains de sucre qui traînent sur la table approche par mouvements vifs ce butin oubliée par l’éponge distraite du serveur.
Loin de la démocratie nerveuse, et un rien hystérique, où chacun s’agglutine avec une énergie consciencieuse, aussi vaine qu’affichée, je passe le temps, le nez en l’air, douce inexistence qui se sait hasard et se vit sanction.
Le portail de l’Eglise, largement ouvert, est comme une invite pour d’éventuels touristes ou d’improbables croyants. Hésitant sur mes certitudes, incertain sur mes doutes, ce havre de silence, ce sanctuaire de convictions, m’attire comme l’est le promeneur imprudent au bord d’une falaise, le vide tranquille et immuable est un aimant puissant pour l’esprit qui ne cherche plus. J’hésite, attirer par une éventuelle rencontre, somme toute improbable, mais, la raison aidant, peu tenter au détour d’un pilier de me heurter à moi-même, je préfère tourner en rond, confortablement assis à la terrasse du café.
Je me laisse emporter par mon imagination qui , seule en branle, me voit se lever et avancer jusqu’au majestueux bâtiment, éclatant de blancheur, traversé le parvis, m’arrêter quelques instants, à peine, devant le porche, et finalement pénétrer dans le tranquille silence des ombres passées. Je tremperai la main dans le bénitier, peut-être une génuflexion, ce sont des choses qui se font, un signe de croix aussi, le rituel a du bon. Ensuite je m’installe sur un banc, pas trop devant, peut-être au milieu, les vitraux, saluant le soleil qui émerge, baignent d’une lumière polychrome mais chichement mesurée, les traverses vides.
La terrasse est presque déserte, le café est payé, il est temps de partir, de ces instants qui ne laissent aucune empreinte, je ne garde nul souvenir, l’eau de la fontaine joue aux mouvements permanents, les bruyants clapotis couvrent le murmure des quelques discussions que peuvent avoir les rares consommateurs encore attablés. Que font-ils eux aussi perdus dans cet endroit, rien sans doute, ou pas grand-chose, à bien regarder cela ne semble pas les gêner, il y a des vides qui se contente de n’être rien, c’est partait-il un état assez courant, certains docteurs disent que cela aide à vivre.
C’est une belle matinée d’été, les tenues légères sont de sortie, chacun s’active, courant après son but, si incertain qu’il soit, ou ses obligations.
Il est temps de partir, les quelques pièces de monnaie laissées dans la coupelle rappelleront au serveur, ou à l’éventuel curieux, qu’il y a peu, à cette place, quelqu’un s’était assis, avait bu un café, un instant d’existence dont le souvenir se perdra à jamais dans la poche du serveur.
Dernière édition par Menuiziebihan le Ven 25 Juil - 4:43, édité 1 fois
Re: Un matin, ici ou là...
Matin clair, incertain. Le café a réveillé seulement la bouche et je traine un peu sur le balcon frais. Vendredi. Déjà! Ces quelques jours ailleurs ont englouti la semaine. Je regarde autour de moi, la pièce envahie d'intentions de lectures, la poussière, un vêtement oublié sur le sol... Objets inanimés avez vous... une âme je ne sais pas, mais inanimés c'est certain, le weekend sera donc ménager. L'ordinateur est resté figé sur un de vos textes, bord de mer... Je survole pour retrouver les mots en attente et je vous rejoins au café de la place. J'entre avec vous dans l'église mais je suis en retard et vous laisse payer le café...
La Bouquine :: Ecriture :: Extraits
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|