Jean-Philippe Toussaint
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Jean-Philippe Toussaint
C'est un exercice difficile que de résumer un livre, en tout cas je ne crois pas y exceller, il faut avoir l'esprit de synthèse et ce n'est pas ce qui me caractérise le mieux, si je puis m'autoriser cette litote. La meilleure que je puisse trouver pour ne pas y parvenir avec bonheur est sans doute la lettre que Céline envoya à Gallimard en accompagnement du manuscrit de Voyage au bout de la Nuit, lettre qu’il datait de la façon suivante "peu avant le 14 avril 1932" mais j’adore la suite : "Vous me demandez de vous donner un résumé de ce livre. C’est un bizarre effort en vérité auquel vous me soumettez et jamais je n’y avais encore songé. C’est le moment me direz-vous. Je ne sais trop pourquoi mais je m’y sens tout à fait inhabile. (Un peu l’impression des plongeurs au cinéma qu’on voit rejaillir de l’eau jusqu’à l’estacade…) Je vais m’y essayer toutefois, mais sans manières. Je ne crois pas que mon résumé vous donnera grand goût pour l’ouvrage."
L’excuse poser, je vais donc, brièvement essayer de vous parler de deux livres de Toussait:
La Télévision: Curieuse lecture que celle de ce roman de Toussaint, pénétrer un univers décalé fait d’images successives, une narration qui semble linéaire mais où frise l’ironie derrière l’apparente platitude des moments qui soudain basculent dans l’incongru, considérant que j’avais lâché Un balcon en forêt de Julien Gracq pour lire La Télévision, j’ai vécu un petit choc culturel. Bizarrement je n’y ai pas vu une fable sur ou contre (ou à propos) de la télévision et de nos relations avec cet objet, il m’a semblé que la télévision n’était là qu’un prétexte, un petit extrait au passage : "S’Il faut être péremptoire dans l’admiration, il faut rester modeste dans le dénigrement, l’ignorance en tout, la méconnaissance, l’inaptitude à aimer, ne sauraient être érigées en vertus".
La Salle de Bain, il me semble que c'est un de ses premiers romans, il avait 27 ans, tout est en place dans ce style décalé, il faut le lire pour beaucoup de raisons, pour le nom improbable de sa compagne, les scènes avec sa mère et son gâteau, lui dans la baignoire, ou les voisins venant prendre un verre. J’ai noté quelques phrases qui n’aurait pas fait désordre dans la bouche de Desproges , notamment :"j’ai toujours pris plaisir à demander des renseignements à des gens pressés » c’est ironique ou provocateur et en même temps décalé comme la phrase quasi surréaliste pour parler de ses cauchemars : "Mes cauchemars étaient rigides, géométriques. Leur argument était sommaire, toujours lancinant… ". Par moment on peut être singulièrement perdu tant le personnage est insaisissable naviguant au milieu événements plus irrationnels les uns que les autres.
L’excuse poser, je vais donc, brièvement essayer de vous parler de deux livres de Toussait:
La Télévision: Curieuse lecture que celle de ce roman de Toussaint, pénétrer un univers décalé fait d’images successives, une narration qui semble linéaire mais où frise l’ironie derrière l’apparente platitude des moments qui soudain basculent dans l’incongru, considérant que j’avais lâché Un balcon en forêt de Julien Gracq pour lire La Télévision, j’ai vécu un petit choc culturel. Bizarrement je n’y ai pas vu une fable sur ou contre (ou à propos) de la télévision et de nos relations avec cet objet, il m’a semblé que la télévision n’était là qu’un prétexte, un petit extrait au passage : "S’Il faut être péremptoire dans l’admiration, il faut rester modeste dans le dénigrement, l’ignorance en tout, la méconnaissance, l’inaptitude à aimer, ne sauraient être érigées en vertus".
La Salle de Bain, il me semble que c'est un de ses premiers romans, il avait 27 ans, tout est en place dans ce style décalé, il faut le lire pour beaucoup de raisons, pour le nom improbable de sa compagne, les scènes avec sa mère et son gâteau, lui dans la baignoire, ou les voisins venant prendre un verre. J’ai noté quelques phrases qui n’aurait pas fait désordre dans la bouche de Desproges , notamment :"j’ai toujours pris plaisir à demander des renseignements à des gens pressés » c’est ironique ou provocateur et en même temps décalé comme la phrase quasi surréaliste pour parler de ses cauchemars : "Mes cauchemars étaient rigides, géométriques. Leur argument était sommaire, toujours lancinant… ". Par moment on peut être singulièrement perdu tant le personnage est insaisissable naviguant au milieu événements plus irrationnels les uns que les autres.
Re: Jean-Philippe Toussaint
J'ai lu un très beau livre de lui: "Fuir" publié aux éditions de Minuit en 2005. J'avoue ne plus me souvenir de l'histoire mais seulement du style, austère et beau. Il faudra que je me procure "La salle de bain"
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